Des enfants, pas des soldats !

Publié le par Jennifer Veerapen

Des enfants, pas des soldats !

Un enfant soldat est « un enfant associé à une force armée ou à un groupe armé, c’est une personne âgée de moins de 18 ans qui est ou a été recrutée ou employée par une force ou un groupe armé, quelle que soit la fonction qu’elle exerce. Il peut s’agir notamment d’enfants, filles ou garçons,
utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers ou espions, ou à des fins sexuelle
s ». (Source: Principes de Paris sur la participation d’enfants à des conflits armés (2007)).

De nos jours, on compte encore des centaines de milliers d’enfants (environ 300 000, selon les chiffres officiels) qui sont actuellement enrôlés dans des conflits armés. Ces enfants n’ont pas le choix et sont contraints (souvent par la force) à participer à ces conflits. Les enfants sont encore manipulables et influençables, et leur innocence et leur vulnérabilité, en font des proies faciles. Les enfants soldats ont donc fortement besoin d’être protégés par la communauté internationale, et a fortiori, ils ont besoin d’une action forte qui permettrait de mettre fin à ce fléau qui perdure.

L’expérience de conflits armés est globalement traumatisante pour tous les êtres humains, mais elle l’est a fortiori pour des enfants, qui n’ont pas encore de capacité de discernement et de prise de recul sur ce type de situation. Ces derniers subissent souvent des tortures psychologiques et parfois physiques, ce qui les marque à vie, et rend leur insertion dans une vie dite normale très longue et très difficile.

C’est pourquoi, il est indispensable de se mobiliser afin de mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants soldats dans les conflits armés. L’Organisation des Nations Unies a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation et d’action, en mars 2014, laquelle a pour objectif de montrer notre soutien à la défense des enfants soldats victimes de l’enrôlement dans les conflits armés.

De toute évidence, le droit international condamne cette pratique. Le recrutement et l’utilisation des enfants âgés de moins de 15 ans dans les conflits armés, sont même considérés comme crimes de guerre, par la Cour Pénale Internationale.

Le continent africain compte le nombre le plus important d'enfants soldats. Des enfants soldats sont utilisés dans le cadre de conflits armés au Burundi, en Côte d'Ivoire, en Ouganda, en République Démocratique du Congo, au Rwanda, en Somalie et au Soudan. Le problème est particulièrement grave sur ce continent, où il a été estimé, que près de 100 000 enfants, dont certains âgés d'à peine neuf ans, sont impliqués dans des conflits armés.

Il y a également des enfants soldats en Afghanistan, en Inde, en Indonésie, au Laos, aux Philippines et au Sri Lanka ; mais aussi en Iran, en Iraq, en Israël et au Yémen.

En Amérique latine, près de 14 000 enfants seraient impliqués en Colombie dans des groupes politiques armés, et dans des groupes paramilitaires soutenus par l'armée.

En Europe, des personnes âgées de moins de 18 ans seraient impliquées dans divers groupes armés de la République tchétchène de la Fédération de Russie, mais leur nombre est impossible à établir du fait de la censure presque totale imposée aux médias et aux organisations de défense des droits humains travaillant dans la région.

Cette situation est totalement inacceptable et la lutte contre le recrutement et l’utilisation des enfants soldats doit s’inscrire comme une priorité, d’autant plus que cette lutte passe naturellement par la fin des guerres, la lutte contre la pauvreté et l’accès à l’éducation pour tous. Car de toute évidence, les enfants soldats sont de fait, « créés » par ces autres fléaux.

Pour soutenir l’action : http://childrenandarmedconflict.un.org/fr/call-for-action/

Article connexe : http://communications.over-blog.com/article-7134873.html

Témoignage d’un ex-enfant soldat en République Démocratique du Congo :

« J’avais 13 ans quand les rebelles sont venus dans mon village. raconte Christian, 16 ans. Ils n’ont pas posé de questions. ‘’Prends ta veste et viens avec nous, ou on te tue’’. Je suis restée avec eux pendant 3 ans, sans penser, juste à ‘’fonctionner’’ ».

Depuis près de 15 ans, un conflit fait rage en République Démocratique du Congo. Et en période de guerre, de conflit ou d’instabilité, les enfants sont particulièrement vulnérables : ils sont victimes d’abus sexuels, perdent leurs familles et leurs maisons lors des déplacements de population – et, trop souvent, sont forcés à participer aux conflits.

Christian a été libéré quand son groupe armé a été intégré à l’armée nationale, dans le cadre d’un processus de pacification. Mais son calvaire n’était pas terminé pour autant : les enfants associés à des forces ou groupes armés font ensuite face à d’immenses défis pour se réinsérer dans la société. Stigmatisés, traumatisés par ce qu’ils ont vécu – kidnappés, abusés, forcés à participer aux conflits. « J’essaie d’oublier ce que mes mains ont fait » confie Christian.

Publié dans Droit

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