L’inclusion : inclusion en société, inclusion en entreprise, écriture inclusive…c’est quoi ?

Publié le par Jennifer Veerapen

"Pour dépasser les clivages, permettre à une complicité de s'établir et à une histoire en commun de s'écrire, notre société a besoin de mots et de concepts partagés, inclusifs, en cohérence avec le droit de tous au patrimoine social, sans toutefois gommer la diversité et la spécificité des situations". - Charles Gardou, "La société inclusive, parlons-en !"

 

L’inclusion dans son sens général : 

 

Dans une société inclusive, chaque individu a sa place quelques soient son statut social, ses origines, son genre, son orientation sexuelle, son handicap etc…

 

Cela signifie que nous considérons chaque personne comme une individualité à part entière sans jugement de valeur et sans négativité.

 

On entendait parler auparavant d’intégration mais ce terme sous-entend que « la norme » serait en état de décider d’accepter/d’intégrer les personnes issues de la diversité, l’inclusion est beaucoup plus ouverte sur l’acceptation d’autrui sans juger que « la norme » est supérieure aux autres.

 

Comme on peut le voir dans le schéma ci-dessous dans le système inclusif tout le monde se retrouve dans le même cercle sans distinction.

 

 

 

 

Le mot « inclusion » apparaît donc plus juste, car en réalité, qui peut avoir une légitimité pour définir une norme ?

 

Dans un système inclusif, toute personne, a sa place, personne ne peut être exclu, ainsi ce n’est plus à la personne qui était sous-entendue « hors norme » de s’adapter aux autres mais à l’ensemble de la société de vivre avec autrui en acceptant la diversité : hommes, femmes, handicapés, seniors, LGBTQ+, personnes de toutes origines, de toutes religions etc…

 

L’inclusion permet à tous de s’épanouir, de se sentir libre, de vivre et d’exister selon ses choix.

 

L’inclusion en entreprise :

 

"Si vous n'embauchez que des personnes que vous comprenez, l'entreprise ne pourra jamais obtenir des personnes meilleures que vous ne l'êtes. N'oubliez jamais que vous trouvez souvent des personnes exceptionnelles parmi celles que vous n'aimez pas particulièrement." - Soichiro Honda, fondateur de Honda

 

 

 

 

Accepter la différence peut encore aujourd’hui en entreprise signifier prise de risque car on ne connaît pas (peur de l’inconnu) et on ne sait pas comment fonctionne, comment pense et réfléchit, quelqu’un qui est différent de nous.

 

Il est en effet plus simple de trouver un accord rapidement et sans conflit avec une personne qui nous ressemble, qui pense comme nous et a contrario il est plus compliqué de s’entendre avec une personne qui a des perspectives, des opinions différentes ou encore un style de travail différent du nôtre.

 

Les entreprises qui réussissent l’inclusion et la diversité sont celles qui parviennent à créér une harmonie parmi l’ensemble des individus présents dans l’entreprise, en faisant des différences une force pour avancer, enrichir les débats et prendre le meilleur de chacun pour développer le meilleur pour tous.

 

Il faut donc savoir recruter les meilleurs talents nonobstant le genre, les origines, le handicap, l’orientation sexuelle, les religions etc…et faire en sorte de créer un esprit d’équipe et d’acceptation pour que le meilleur de chacun puisse s’exprimer et ainsi contribuer au succès individuel et collectif.

 

Par ailleurs, en matière de talent, ne pas élargir son vivier de candidats équivaut aussi à perdre des opportunités d’enrichir sa force de travail.

 

En ce qui concerne les prises de décisions au niveau des comités de direction, on se rend compte aujourd’hui à quel point il est fondamental d’avoir des personnes ayant des opinions différentes afin de prendre en compte tous les aspects nécessaires à la meilleure décision pour les salariés, la parité femmes hommes est un bon début et permet d’avoir des échanges et discussions diversifiées, mais il est important de développer et d’élargir encore l’inclusion pour avoir un maximum de perspectives.

 

L’écriture inclusive :

 

 

La langue française contrairement à d’autres langues, marque les différences par les accords et le genre des mots notamment, mais doit-on pour autant tout changer pour avoir une écriture totalement inclusive ?

 

En mars 2021, une proposition de loi a été établie visant à interdire et à pénaliser l’usage de l’écriture inclusive dans les administrations publiques :

 

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4003_proposition-loi

 

Le ministre de l’Éducation nationale a tranché et a précisé récemment que l’écriture inclusive ne pouvait avoir sa place dans les pratiques d’enseignement ni dans les documents administratifs du ministère.

 

https://www.franceculture.fr/politique/lecriture-inclusive-un-debat-tres-politique

 

De toute évidence, changer complètement la langue française pourrait créer confusion et difficultés supplémentaires aussi bien pour les enfants que pour les adultes, l’écriture inclusive est un vrai sujet de société sur lequel des réflexions sont nécessaires, sans tout révolutionner, il semblerait opportun d’avoir a minima tous les emplois au féminin et au masculin, aujourd’hui encore il y a beaucoup d’emplois à connotation masculine et très souvent les offres d’emplois de Direction sont intitulés « Directeur » avec la mention (H/F).

 

L’écriture inclusive s’est invitée à la session 2021 du diplôme national du brevet :

 

 

 

Ce type d’inclusion ne paraît pas choquant et il faudrait sans doute avoir une clarification des règles de manière générale mais avoir un féminin et un masculin pour les adjectifs et les emplois ne paraît pas quelque chose d’inacceptable, il faut voir comment mettre cela en pratique sans pour autant dénaturer la langue française (changer la grammaire, les règles d’accord et l’orthographe serait en effet un sacrilège !) et trouver équilibre juste et raisonnable.

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